Les Oxymores du Week-End

le dimanche 11 mai 2014

Oxymores 1631 à 1635.

Un oxymore est une figure de style dans laquelle deux termes radicalement opposés l’un à l’autre, inconciliables, sont réunis. Pour Alain Rey, c’est “l’ingénieuse alliance de mots contradictoires”. Par exemple, une erreur géniale ou un étonnement programmé. Rimbaud fit de nombreuses trouvailles oxymoriques : des “splendeurs invisibles” et la “raison merveilleuse”. Ecrire des oxymores est un exercice de créativité qui invite à dialoguer avec le réel et l’impossible. L’un de mes oxymores préférés : un impossible réaliste. Chaque week-end, découvrez ici cinq oxymores de mon cru.

1631. Un réactionnaire éclairé

1632. Une solitude grégaire

1633. Un fédéralisme centralisateur

1634. Une anxiété euphorisante

1635. Un radicalisme conciliant

Sur son site internet américain le restaurant-boulangerie LE PAIN QUOTIDIEN affiche son slogan : “Tomorrow will be the exact same different day”, demain sera exactement le même différent jour. Et pendant ce temps-là dès 7 heures du matin, la boulangerie-restaurant belge de Bryan Park ne désemplit pas. -“Vous reprendrez bien une tartine au chocolat, n’est-ce pas ?”.

Les Oxymores de la Presse

Parlant de la résistance, Le Nouvel Observateur cite Jacques Bingen – qui pour éviter la torture se suicida avec une pilule de cyanure – qui parlait de “cette paradisiaque période d’enfer“.

Dans le Paris-New York de la semaine passée, j’ai regardé “L’armée des Ombres” de Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura et Simone Signoret. On peut s’imaginer ce qu’était ce paradis infernal durant la dernière guerre.

Source : NOUVEL OBSERVATEUR, 08.05.14, page 93.