Mes lectures d’été : “642 Things to Write About”

le dimanche 12 août 2012

Mon livre de l’été 2012 aura été un livre à … écrire ! « 642 things to write about » (642 choses à écrire) est un ouvrage conçu par un groupe d’écrivains californiens – The San Francisco Writers’ Grotto – qui propose 642 injonctions d’écriture.

En fait, il s’agit d’un atelier d’écriture … que l’on vit seul. Ces injonctions d’écriture créatives sont très diverses : personnelles ou générales, sérieuses, dramatiques ou amusantes. Le format d’écriture est aussi prescrit pour chaque texte à écrire : un quart de page, un tiers de page, une demi-page ou une page A4.

Quelques exemples d’injonctions créatives proposées :

« Comment votre chat voit-il le monde ? » (1/3 de page)

« Ecrivez un poème à propos d’une tomate » (1/3 de page)

« Où disparaîtrez-vous un jour ? (1/4 de page)

« Un cadeau inattendu » (1/4 de page). Tiens, à propos, demain matin, je dois aller chercher à la poste un colis qui m’est envoyé de Belgique. Je n’ai aucune idée de qui pourrait bien m’envoyer quoi.

« Votre expérience la plus mémorable à l’arrière d’une voiture » (1/4 de page)

« Interviewez le plus vieux membre de votre famille » (1 page »)

Depuis la mi-juillet, je commence ma journée par écrire le texte du jour en quinze minutes.

C’est la contrainte que je me suis donnée. Ainsi, je n’ai ni le temps d’intellectualiser l’injonction, ni la tentation d’éviter l’obstacle. Un quart d’heure, c’est extrêmement court pour écrire un texte de fiction, même d’une page A4. Un exemple ? « Ecrivez une courte histoire qui se déroule en Argentine en 1932 et dans laquelle une tasse de thé joue un rôle crucial ». Vous comprenez que ce genre d’exercice affute l’imagination. Quinze minutes pour écrire trente ou trente-deux lignes !

Cette écriture matinale est jouissive. La pression des quinze minutes et l’inconnue que représente l’injonction imposée stimulent le processus créatif. J’écris directement dans le livre ; je préfère l’écriture au stylo à l’ordinateur. L’encre du stylo qui glisse et se fige sur le papier a quelque chose d’envoûtant que n’aura jamais un clavier, fusse-t-il le plus sophistiqué du monde.

Ce que je retiens de cet atelier d’écriture créative, solitaire et quotidien, c’est que l’écriture de fiction offre une exceptionnelle stimulation de l’imagination. Il y a une plongée surprenante dans son propre imaginaire, imaginaire qui est le stock personnel d’images, de sensations, d’expériences vécues ou fantasmées, de représentations mentales, de rêves, et de cauchemars aussi.

Ecrire consiste à se balader dans son imaginaire, dans son propre monde intérieur, en lui donnant une forme artistique : le texte de fiction.

Photo prise ce matin sur la terrasse de mon patio à Barcelone.