Les Oxymores du Week-End

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  1. Du mobilier immobile
  2. Une ubérisation traditionnelle
  3. Une falsification authentique
  4. Un style rustique minimaliste
  5. Une grillade glacée

Les oxymores dans les livres et dans la presse

J’adore le titre du livre de R. Ducan et M. Weston-Smith : « The Encyclopedia of Ignorance » paru chez Pergamon Press à New York en 1977. Déjà près de quarante ans que cet ouvrage est paru et j’en ignorais encore l’existence il y a quelques semaines. Il est toujours publié et disponible sur Amazon.

Vous n’êtes pas sans ignorer le passionnant livre de Stuart Firestein « Ignorance : how it drives science ». Entre autre, l’auteur parle de « l’ignorance informée, l’ignorance perceptive, l’ignorance perspicace. Elle conduit à se poser de meilleures questions, ce qui est le premier pas pour trouver de meilleures réponses ». Comme quoi, on n’ignore pas toujours ce qu’on ignore.

FIRESTEIN Stuart, Ignorance : how it drives science », Oxford University Press, New York, 2012, pages 6-7. La citation est une traduction libre de Mark Raison.

« Les textes sont délirants mais maîtrisés » assure le chanteur de « Il voyage en solitaire », Gérard Manset à propos de son dernier album « 2015 The Classic Alternative Best of ». Ha, le charme des délires maîtrisés
Source : LIBERATION, 29.01.16, page 32.

La question stratégique la plus provoquante

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Quelles sont les forces et faiblesses de votre entreprise ?

Quelles sont les opportunités et menaces dans votre environnement ?

Quelle est notre vision à 3 ou 5 ans ?

Quelle est notre mission, notre raison d’être sur le marché et dans la société ?

Quelles sont nos vaches à lait, nos étoiles montantes, nos poids morts et nos points d’interrogation ?

Quelles sont les bénéfices-clients de nos produits ?

Ces questions sont essentielles dans toute démarche stratégique. Nul ne peut en faire l’économie. Il est une question, moins souvent posée, qui me plaît par son côté provocateur :

« What hell our product (or service) saves people from ? », de quel enfer notre produit ou service sauve les gens ?, nous soumet le copy-writer américain Arroon Orendorff.

Amazon nous sauve d’un choix réduit en librairie – l’espace d’exposition y est naturellement réduit et peu confortable – et d’une durée de commande de plusieurs semaines.

Mon libraire Jaimes à Barcelone me sauve de la masse de livres qui sortent chaque semaine, de l’embarras du choix et de la solitude du lecteur.

Mon boulanger BALUARD me sauve de pains fades et banals, ainsi que des farines industrielles quelconques.

Le cinéma de quartier nous sauve d’un ennui en fin de semaine et d’un manque d’émotion et d’ouverture sur le monde.

Ikea nous sauve d’une monotonie dans notre intérieur et de meubles à vie, comme en avaient nos grands-parents.

Airbnb nous sauve des hôtels impersonnels et standardisés.

Nespresso nous sauve d’un café mal dosé et d’un choix limité de saveurs et d’intensités.

Apple nous sauve des ingénieurs informatiques et de leur complexité, ainsi que de machines laides et tristes.

Post-It nous sauve des feuilles volantes qu’on ne retrouve jamais ou trop tard.

Et votre produit, votre service, votre entreprise, elle sauve les gens de quel enfer ?

Disruption et ubérisation : 10 questions à se poser

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Qu’est-ce qui empêche les dirigeants d’entreprise de dormir ces derniers mois ? La crise économique et financière ? Non. L’anémie de la croissance ? Non. Les conflits sociaux ? Non. L’agressivité commerciale chinoise ? Non. L’attitude des Millennials (jeunes de 20 à 35 ans) ? Non. La future révolution des machines intelligentes, la « robolution ? Non.

Aujourd’hui la hantise d’un nombre croissant de décisionnaires est l’ « ubérisation » de leur secteur d’activité, comme le secteur des taxis est menacée actuellement par l’application californienne UBER . Ils craignent l’émergence d’un modèle d’affaire révolutionnaire basé sur l’utilisation du numérique qui mette en péril leur entreprise du jour au lendemain. Grâce à l’usage du smartphone et d’applications mobiles, renverser les rapports de force sur un marché et mettre en contact fournisseurs et clients instantanément est devenu facile. On parle aussi de « disruption ». L’enjeu n’est rien moins que la survie ou la disparition d’une activité économique qui était installée depuis des lustres et qui semblait pérenne.

Les activités de service aux particuliers sont les plus susceptibles d’être « uberisées », « disruptées » à l’heure actuelle. Transport des personnes, nettoyage à sec, nettoyage à domicile, location d’appartement ou de chambre d’hôtel, formation, restauration, activités bancaires, assurances, immobilier, aucun secteur ne semble être à l’abri, d’une ubérisation rapide et irréversible, comme si la Grande Révolution des Services (G.R.S.) sans aucune comparaison historique se jouait sous nos yeux.

Qu’est-ce qui rend cette G.R.S. possible ? Qu’est-ce qui fait que la création de nouveaux modèles économiques disruptifs soit si simple ? Trois raisons essentielles expliquent ce phénomène :

  • La simplicité et la très large disponibilité des technologies numériques
  • L’accessibilité vu que les ressources financières et humaines nécessaires sont minimes
  • La rapidité du développement d’une nouvelle proposition commerciale

Ajoutons à cela, l’existence d’une génération entreprenante de Milléniaux qui ne demande qu’à en découdre avec un monde professionnel souvent hostile vis-à-vis d’elle et qui rêve de trouver sa place – et la réussite – dans une société qui lui apparaît globalement bloquée.

Dix questions à vous poser aujourd’hui si vous craignez une ubérisation de votre secteur d’activité (Si vous ne craignez aucune ubérisation, vous avez probablement tout à craindre) :

  1. Depuis combien de temps, votre modèle d’affaires n’a-t’il pas profondément évolué ?
  2. Qu’est-ce qui semble immuable dans votre activité ?
  3. Quels sont les grands combats menés par votre organisation professionnelle pour empêcher l’arrivée de nouveaux entrants dans votre secteur ?
  4. Quelles sont les habitudes, manières de faire, certitudes les plus ancrées dans votre secteur ?
  5. Quels sont les codes intangibles dans votre activité ?
  6. Quels sont les tabous et interdits qui caractérisent les professionnels de votre secteur ?
  7. Quels sont les motifs d’insatisfaction ou de frustration récurrents de vos clients ?
  8. Quels sont les besoins et attentes des clients que vous ne prenez pas en compte,  parce que ce serait trop cher, ou trop compliqué, ou trop risqué, ou …  « parce que c’est comme ça » ?
  9. Pourquoi tant de gens ne font jamais appel à vos services ? Quel est le taux de pénétration de votre secteur auprès de la population globale ?
  10. Qu’est ce qui ne peut pas changer dans votre secteur, tout simplement « parce que c’est impossible » ?

Questions chaudes, provoquantes, inhabituelles et parfois difficiles à accepter. Elles sont inconfortables. Il y a de grandes chances que votre incapacité à répondre à l’une ou plusieurs de ces questions sera l’angle d’attaque choisi par de jeunes entrepreneurs et investisseurs audacieux pour venir bouleverser et éliminer votre poule aux œufs d’or. Il est grand temps de prendre le chemin de l’innovation radicale et de mettre les neurones en ébullition, non pas pour trouver des idées pour se protéger et se prémunir des « envahisseurs numériques », mais pour inventer le modèle d’affaires conquérant et disruptif qui répondra aux besoins de des clients et non-clients d’aujourd’hui.

 

 

 

 

Et si on réveillait les belles endormies ?

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Toute organisation a ses belles endormies. Il s’agit de :

  • Ses joyaux cachés
  • Ses ressources oubliées
  • Ses potentiels négligés
  • Ses richesses d’autrefois déclassés

La course en avant qui nous occupe tous aujourd’hui, course à la nouveauté, à la technologie, à la disruption, à l’exceptionnel, à l’actuel ou à l’avant-garde – que de raisons de fuite en avant ! -, nous fait oublier ces trésors secrets. Nous courons trop, nous courons trop vite, nous oublions ce que nous avons en propre – notre histoire, notre patrimoine, nos réalisations marquantes – et qui ne demande qu’à nous servir aujourd’hui. De plus, tout cela nous est souvent unique.

Il est passionnant de se demander au début de l’année, lors de notre réflexion stratégique annuelle par exemple, quelles sont ces belles endormies qui se cachent ci et là dans notre entreprise. Quelques questions à se poser :

  • Qu’est-ce qui était hier une force incroyable de notre entreprise ?
  • Qu’est-ce qui faisait rêver notre clientèle autrefois ?
  • Qu’avons-nous entrepris sans le mener à son terme ?
  • Quels sont les projets fous qui faisaient la fierté de notre entreprise ?
  • Quels sont les symboles, logos, objets, rituels que nous avons oubliés ?
  • Quelles sont les traditions dont on s’est départi un jour on ne sait pourquoi ?

Ces questions nous permettent de découvrir des projets à réactiver, des actifs à valoriser, des rites à partager en interne ou avec nos clients.

C’est étonnant comme le passé peut-être une source de créativité, d’innovation, d’inspiration. Pour une entreprise, parfois il n’y a rien de plus moderne que ce dans quoi elle excellait autrefois. Réveillons nos belles endormies. Maintenant ! Et laissons-nous surprendre par leur actualité.

P.S.: au début de cette année, nous avons refait cet exercice chez Yellow Ideas. Nous avons identifié trente-cinq belles endormies. L’une ou l’autre sera réveillée dans les prochains jours et enrichira notre stratégie 2016-2020.

 

L’adieu aux bonnes résolutions. Et après ?

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L’adieu aux bonnes résolutions. Et après ?

Les bonnes résolutions sont solubles dans la fraîcheur de janvier. Alors que le premier mois de l’année n’est pas encore terminé nombre de ces engagements vis-à-vis de nous-même ont déjà disparu.

Et si nous prenions le problème à l’envers ? Si au lieu d’émettre des souhaits, souvent vagues et peu réalistes, nous commencions l’année nouvelle par un bilan lucide de l’année écoulée ? Osons-nous nous poser quelques instants, prendre une feuille de papier et un crayon, et formuler quatre questions :

  • Quelles ont été nos plus belles réalisations et réussites de 2015 ?
  • Quels ont été nos plus grands manquements, erreurs et échecs ?
  • Qu’est-ce que nous referions autrement si nous avions le pouvoir de revivre 2015 ?
  • Quelles sont les trois grandes leçons personnelles que nous retirons de l’année écoulée ?

Rien n’est plus précieux en ce mois de janvier que d’écrire notre bilan de l’année dernière. Cela nous permet de prendre le recul nécessaire pour construire une plateforme solide et réaliste. Celle-ci nous permettra d’imaginer nos projets, ambitions et rêves pour les douze mois qui viennent. Au lieu de croire en de vagues résolutions venues de nulle part bâtissons notre avenir sur ce que nous sommes et sur ce que nous avons déjà accompli : c’est le plan d’action de l’année nouvelle.

Il n’est pas trop tard ! Rédigez ces jours-ci votre bilan 2015, puis imaginez votre plan d’action 2016.

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