3 questions à se poser à propos de la notion de paradigme

le jeudi 23 avril 2015

Trois questions à se poser à propos de «Paradigme» : «manière habituelle de voir, de penser et de faire les choses qui généralement est intériorisé » (in Oser la Créativité, page 13).

  1. Quelle est votre représentation du monde, de l’être humain, de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas, de ce que sera ou devrait être l’avenir ?

    C’est notre représentation des choses – votre vision – qui entre autre oriente vos décisions et guide vos actions. On se demande souvent « ce que l’on doit faire », bien rarement « qu’est-ce qui me donne à croire dans ma vision des choses que ce qui est à faire est ceci ou cela ». Chaque entreprise a un ensemble de paradigmes concernant sa raison d’être, ses marchés, ses clients, les technologies, l’avenir, etc. Ces paradigmes sont souvent tacites, imprimés dans la culture de l’entreprise.

  1. Quels sont les domaines et activités professionnels dans lesquels une réflexion paradigmique s’impose à vous à l’heure actuelle ?Autrement dit, qu’est-ce qu’il conviendrait de remettre en question dans la manière dont je vois le monde.

    Pour les entreprises, les grands succès technologiques et commerciaux proviennent souvent d’une révolution paradigmique (manière de voir la technologie et le marché) qu’elles ont su traduire en produits et/ou services radicalement nouveaux (innovation disruptive).

  2. Quelles sont les personnes qui ont des paradigmes très différents, voir radicalement différents des vôtres, qui pourraient vus enrichir par le questionnement paradigmique que cela entretiendrait chez vous.

Se remettre véritablement en question consiste à revisiter avec courage ses propres paradigmes et à les réactualiser.

Savez-vous que la notion contemporaine de paradigme a été forgée par l’épistémologue (philosophe des sciences) américain Thomas Kuhn (1922-1996) pour expliquer la structure des révolutions scientifiques au cours de l’histoire, de Newton à Einstein.

Le secret : Tout est paradigme ! Nous appréhendons le monde aux travers de nos représentations mentales et nous agissons en accord tacite avec elles. Quand en voyage, nous trouvons que les mœurs, les habitudes alimentaires ou l’organisation des choses de la vie sont « bizarres » ou « étonnantes », il s’agit simplement d’un décalage paradigmique entre les locaux et nous. Bière fraîche ou bière tiède ? Cela dépend de quel côté de la Manche – pardon du Channel – que vous êtes. Les Britanniques n’ont pas les mêmes paradigmes brassicoles que nous. Ni gastronomiques, d’ailleurs. Ceci dit, pourquoi le très efficace paradigme d’autobus à impérial n’a-t-il jamais traversé les trente kilomètres qui séparent Calais de Douvres ? Probablement question de paradigmes bien ancrés …

La semaine prochaine : Penser out-of-the box