365 Jours de créativité (52/365) : Une curiosité d’enfant

le dimanche 11 juin 2017

La créativité cela se pratique au quotidien. Elle s’entraîne, se développe. Il est bon de faire ses gammes régulièrement ! Chaque jour de l’année, découvrez un exercice, un jeu ou une proposition de créativité qui vous permettront de vivre votre créativité autrement. Voici la 52ème : Une curiosité d’enfant

Aujourd’hui, faites preuve d’une curiosité à 360 degrés : demandez-vous « pourquoi ?» à propos de tout et de rien, tel un enfant de trois ans. Et prenez note de vos questions, de vos étonnements, de vos surprises.

Exemple personnel : il y a quinze jours, je suis retourné à la TATE MODERN pour visiter la rétrospective GIACOMETTI. Je me suis mis en état de curiosité maximale, c’est-à-dire que je cherchais à découvrir ce que j’ignorais de l’œuvre du grand sculpteur et peintre suisse (1901-1966). Je me demandai quelle était la conception de l’humanité qui se cache derrière les statues élancées d’hommes et de femmes à la fragilité émouvante.

J’y ai découvert que GIACOMETTI était au début de sa carrière très proche des cubistes et des surréalistes. Une lettre d’Albert Breton exposée en vitrine commence ainsi « Mon petit garçon ». Une filiation qui ne durera pas longtemps. Quand Giacometti, à la suite du décès de son père alors qu’il n’est qu’un jeune artiste de trente ans, sculpte d’après modèle, Breton crie à la trahison. Giacometti quitte le mouvement réaliste et trace sa route. Les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale l’amèneront à renforcer son style dépouillé et à représenter l’homme et la femme perdu dans un monde désenchanté. Des êtres humains solitaires, d’une solitude écrasante qui les poussent à s’allonger pour aller chercher la lumière ailleurs que dans les tragédies de la vie terrestres actuelles. Une quête métaphysique qui semble vaine tant leur désarroi paraît profond et irrémédiable. Trois couleurs chez Giacometti, aussi bien dans ses sculptures que dans ses dessins et peintures : le noir et toutes ses variantes de gris profonds, le rouge foncé, un rouge de sang usé, le blanc neige, couleur d’une espérance d’une renaissance personnelle. Personnelle, car les personnages du grand sculpteur suisse ne semblent plus croire – ni même imaginer – une vie collective. Est-ce que la créativité les sauvera ?

Cette visite a la TATE MODERN m’a permis d’aller au-delà de l’esthétisme de l’œuvre de Giacometti. Celle-ci met en avant la condition de l’homme moderne et son drame existentiel.