365 Jours de Créativité (95/365) – Votre année sabbatique virtuelle

le mardi 25 juillet 2017

La créativité cela se pratique au quotidien. Elle s’entraîne, se développe. Il est bon de faire ses gammes régulièrement ! Chaque jour de l’année, découvrez un exercice, un jeu ou une proposition de créativité qui vous permettront de vivre votre créativité autrement. Voici la 95ème : Votre année sabbatique virtuelle.

Ne rêvons-nous pas tous d’avoir une année à nous, une année pleine pour réaliser un rêve qui nous tient à cœur ? Pour les uns c’est un tour du monde, c’est la rencontre d’une culture proche ou lointaine, l’étude d’une langue, pour les autres un engagement social ou responsable dans un projet de développement, une longue retraite, l’écriture d’un livre ou d’un essai. A chacun son univers. Seul nous manque – croyons-nous ! – le temps.

Aussi demandez-vous ce que vous feriez si vous aviez une année sabbatique devant vous. Formulez votre projet le plus précisément possible. Par écrit, bien sûr. Ensuite étudiez les moyens de réaliser ce projet sans cette année de congé, sans votre « sabbatique » ! A votre créativité !

Exemple personnel

Je suis passionné de poivres et j’anime l’Académie des Poivres, que j’ai fondée avec Martina Bayers en 2003. Mon rêve de piperomane – un piperomane est une personne passionnée de vrais et de faux poivres – est de faire le tour du monde des poivres. Mes calculs me font penser que cela nécessiterait de 18 à 24 mois pour le faire selon mes rêves. Visiter les plantations, vivre avec les « pepper famers », ces paysans poivriers, participer à l’entretien des fermes et aux récoltes de vrais et de faux poivres, réaliser des interviews, des vidéos, écrire et décrire la vie de ces familles, car il s’agit souvent de familles, au milieu des poivriers.

Mon voyage m’emmènerait de Barcelone au Kérala en Inde pour le poivre noir de Malabar, puis au Sri Lanka pour son poivre long. De là les plantations de Thaïlande, du Vietnam, de Kâmpôt au Cambodge et les timides projets expérimentaux qui se déroulent au Laos. Arrêt en Indonésie pour découvrir l’un des meilleurs poivres blancs, le poivre Muntok, ainsi que le poivre à queue appelé cubèbe. Ensuite direction l’île de Bornéo et les fermes poivrières du Sarawak, cette province insulaire de la Malaisie. Le poivre de Sarawak est l’un de mes préférés. Avouons-le : c’est mon poivre de table. Il est toujours à portée de main dans son grand moulin à poivre rouge. En route vers la province chinoise de Sichuan ou on trouve le faux poivre éponyme, et puis le Japon et ses variétés infinie de sansho, qui sont les variétés japonaises du poivre de Sichuan.

Après cette grande promenade asiatique, en route vers la Tasmanie, la grande île au sud de l’Australie, avec son poivre des montagnes, aussi connu sous le nom de poivre de Tasmanie. C’est un faux poivre qui est omniprésent dans la cuisine australienne.

Après l’Océanie, l’Amérique du Sud avec la petite île de Chiloé – l’île aux sorcières, selon les Chiliens – où l’on trouve un « poivre de Chiloé », également un faux poivre. Après cela, j’irai me perdre dans la forêt amazonienne pour découvrir les plantations de poivre créées dans les années trente par des immigrants japonais. Dans les Caraïbes, je découvrirai la Jamaïque et son fameux faux poivre, le poivre de la Jamaïque, ramené pour la première fois en Europe par Christophe Colomb.

Il me restera à terminer par l’Afrique où Congo, Togo, Sénégal, Afrique du Sud, Cameroun, Ethiopie et Maroc m’apporteront leurs lots d’expériences poivrières, avec de vrais et de faux poivres. Et là il me restera à rentrer en Europe pour découvrir quelque part le long de la Méditerranée un champ de gattilier, ces belles et grandes fleurs bleues dont les graines sont appelées « poivre des moines ».

Bien sûr dans les deux ou trois prochaines années, je n’aurais pas le temps de faire cette promenade poivrière de douze à dix-huit mois. Ce tour du monde est mon idée jaune, cette idée a priori impossible, mais seulement temporairement impossible.

D’ici là, je réaliserai ce tour du monde pipérique sur Internet. A chaque jour sa destination, son expérience, ses échanges via skype ou d’autres plateforme. Une belle préparation pour un grand voyage IRL, in real life, dans la vraie vie, dans quelques années.