Sérendipite ou inadvertance ?

le jeudi 05 mai 2005

Depuis quelques années le mot "sérendipité" essaie de s’introduire dans la langue française. Il signifie "faire une découverte par hasard, par accident, de manière inattendue, non préméditée". Les exemples sont nombreux dans les arts, les sciences, l’industrie ou les relations humaines : le nylon, le goretex, les micro-ondes, le viagra, le zyban, l’Amérique de Colomb, le post-it notes, etc. Le mot nous vient de l’anglais "serendipity". Dans mes séminaires et colloques, où je fais volontiers écho à la sérendipité, la résistance au mot est grande. "Quel vilain mot !", "C’est imprononçable en français !", etc. Pourquoi ne pas s’approprier le nom commun "inadvertance" ? Que nous dit le Larousse à son propos : "du latin advertere, tourner son attention vers. Inattention, étourderie, faute qui en résulte. Par inadvertance : par inattention, par mégarde". L’idée me plaît que les soeurs Tatin auraient inventé la délicieuse et si française tarte Tatin par inadvertance. Pour ou contre "la sérendipité" ? Pour ou contre "l’inadvertance" ? Ouvrons le débat ! PS : Après "La Lenteur", "L’identité" et "L’immortalité", "L’inadvertance" ferait un beau titre de roman de Kundera …

Les Carnets de Mark Raison, le blog de la créativité