Création et maturité

le lundi 28 janvier 2008

Il y a quelques années, j’ai découvert Henry Bauchau au cours d’un atelier d’écriture animé par Marie-André Delhamende.

Le quotidien LE MONDE consacre dans son édition du 25 janvier dernier une pleine page à l’écrivain Henry Bauchau, auteur d’ "un roman éblouissant au soir de la vie " comme l’écrit Robert Solé. A 95 ans, oui 95 ans, Bauchau vient de publier "Le boulevard périphérique", "un roman magnifique, un livre éblouissant" poursuit Solé, pour qui " l’écrivain belge publie son livre le plus abouti ".

La question de l’âge et de la créativité est souvent posée. « Est-ce que l’on perd sa créativité avec l’âge ? » est une question récurrente dans mes séminaires. Bien sûr, la réponse n’est pas évidente et les scientifiques ont des difficultés à nous apporter des indications quantitatives.

Avec Henry Bauchau on découvre un homme pour qui "la grande vieillesse est une déchirure" et qui a atteint sa maturité d’écrivain sur le tard. "Je suis un écrivain de la maturité" déclare-t-il.  C’est dans les années ’90 que trois romans vont le révéler et lui permettre d’accéder à la notoriété : Œdipe sur la route (1990), Diotime et les lions (1991) et Antigone (1997).

Aujourd’hui, à plus de 90 ans, Bauchau confie qu’il doit faire face à deux contraintes majeures dans son travail d’écriture : il n’a la force que d’écrire une à deux heures par jour et il doit s’adapter au rétrécissement de son vocabulaire, grand âge oblige.

A lire : BAUCHAU Henry, Le boulevard périphérique, Actes Sud, 2008.

Source : LE MONDE, Supplément Le Monde des Livres, 25.01.08, page 12.