Le temps de la réflexion stratégique
Cette semaine j’ai animé une réflexion stratégique avec une communauté monastique. Pour ouvrir la journée de réflexion sur l’avenir, le père abbé – qui parle dix langues vivantes et une douzaine de langues mortes … – a eu cette phrase admirable : « Il n’y a rien de plus concret que de prendre le temps de réfléchir ».
Dans un monde où la vitesse et l’instantanéité sont des composantes essentielles de la vie de beaucoup d’hommes et de femmes, cette phrase détonne.
Pour les dirigeants et managers qui sont mus par l’action, je crois aussi, qu’il n’y a rien de plus concret, de plus pratique, de plus terre à terre que d’arrêter le temps pour penser à l’où on va, là où veut aller demain. « Perdre » son temps à réfléchir avec ses collègues (managers ou cadres, fonctionnaires ou artistes) est probablement le meilleur moyen de gagner (beaucoup) de temps.
La semaine passée le quotidien Libération parlait d’un entraîneur français de sprint qui coache trois athlètes qui courent le 100 mètres en moins de 10 secondes. Son secret ? « J’apprends à mes sprinters à courir lentement ». J’en retire comme leçon : pour aller vite, apprend à aller lentement.
Et si le meilleur moyen d’accélérer était de ralentir ?