Perçois-tu ce que tu perçois ?
L’observation est un élément essentiel dans le processus créatif. Picasso ne disait-il pas lui-même que toute innovation commence par l’observation ?
L’historien et théoricien de l’art Daniel Arasse a une belle phrase dans son livre Histoires de peintures à propos de son étude de la Joconde. Se demandant depuis longtemps pourquoi le portrait de Mona Lisa connaissait un succès continu depuis 1503 – cette toile sans pareille intrigue, émeut et fascine toujours autant aujourd’hui qu’à l’époque de Francesco del Giocondo le commanditaire de l’œuvre et le mari de la belle femme au sourire – , il écrit : « il m’a fallu du temps pour percevoir ce qu’il en est ou, plus modestement, pour percevoir ce que j’en percevais ».
Percevoir ce que l’on perçoit ! Ou l’art de se mettre en suspension, de laisser venir à soi ce qui se cache derrière un ensemble de perceptions, de stimuli nets en apparence, incompris fondamentalement.
Apprendre à percevoir ce que l’on perçoit me semble être une belle démarche créative. Quotidienne !
Source : ARASSE Daniel, Histoires de Peintures, Paris, Folio n°469, 2004, page 37. Un livre passionnant, éclairant, inoubliable !