Contrainte créative ou liberté créative ?
Dans mes séminaires de créativité, la question est récurrente : faut-il avoir une « liberté totale » pour être vraiment créatif ? On pourrait d’abord se poser la question de savoir ce qu’est la « liberté totale », tant d’un point de vue pratique que philosophique ou sociologique.
Ensuite, il conviendrait de se demander qui de la contrainte ou de la liberté est la plus fertile, la plus stimulante, la plus énergisante pour la créativité de l’artiste, du chercheur ou du manager. Michel-Ange (1475-1564) avait, quant à lui, un avis bien tranché :
« L’art vit de contraintes et meurt de liberté ».
Léonard de Vinci et les contraintes
Quand on interroge Monsieur-Tout-Le-Monde sur la créativité souvent il nous répond que “la créativité, c’est la liberté”. La créativité est naturellement associée dans l’esprit du plus grand nombre à la liberté, à l’absence de limite, à l’abondance illimitée de moyens, etc.
Quand on demande aux artistes – peintres, écrivains, chorégraphes, … – quels sont les moteurs de leur créativité “les contraintes” sont souvent mentionnées. “No constrains, no inspiration!” écrit la grande chorégraphe américaine Twyla Tharp, “pas de contrainte, pas d’inspiration !”. Pour Léonard de Vinci, la contrainte inattendue est un véritable cadeau : “Toute contrainte m’est grâce” disait-il.
Voyons la contrainte avec bienveillance, considérons la comme une source d’énergie positive, comme une chance de faire les choses autrement. La contrainte nous défie : elle nous empêche d’emprunter la voie évidente, de recourir à la solution facile.
La force de la contrainte est de nous … contraindre
– à revisiter le problème
– à remettre notre manière de penser en question
– à envisager des solutions absolument inédites
Et si la contrainte était la garantie de nouveauté ?
Pas de contrainte, pas de nouveauté ?