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La sérendipité en médecine
Le quotidien LE MONDE consacre une double page à la “Sérendipité : heureux hasards en médecine“. Et en donne une définition en biomédecine : “faculté, don, talent de se saisir d’un fait inattendu, d’une observation surprenante, d’un résultat insolite ou incompréhensible, lors d’une expérience ou d’un traitement, pour réaliser une découverte ou développer une innovation“.
Afin d’être complet, je suggèrerais d’ajouter à cette excellente définition les quatre éléments suivants :
“faculté, don, talent ou chance de se saisir d’un fait inattendu, d’une observation surprenante, d’un résultat insolite ou incompréhensible, d’une erreur ou d’un accident lors d’une expérience ou d’un traitement, d’un entretien avec un patient pour réaliser une découverte ou développer une innovation ou remettre en cause une certitude, une pratique, un paradigme ou une théorie“.
Bien sûr, cette définition de la sérendipité ne se limite pas à la biomédecine. Une très légère adaptation cosmétique la rendrait valable à tous les domaines de l’activité humaine.
Un exemple ? L’histoire de la gastronomie et de la cuisine est très riche en histoires sérendipiques, si je puis oser cet adjectif qui m’amuse.
Source : LE MONDE, Suppl. Science & Techno, Sérendipité : heureux hasards en médecine, 25.08.12, pages 4-5.
Les artistes, la création et l’argent
Le monde occidental a tou
jours cultivé une image désintéressée de l’art et des artistes. « L’art pour l’art » telle aurait été la philosophie de vie des artistes, célèbres ou non. Judit Benhamou-Huet s’est penchée sur la question et en a publié un livre « Les Artistes ont toujours aimé l’argent », livre plaisant à lire, riche d’anecdotes et de réalité quotidienne.
Elle remet en cause bien des clichés sur le rapport des peintres à l’argent, de Dürer à Magritte, en passant par Rubens, Canaletto, Monet et Van Gogh. Le désintéressement ne serait pas ce qui alimente le monde de la peinture. A certains égards, on a l’impression que cela relève plus de l’industrie ; ainsi, au XVième siècle déjà, on ne peut que s’étonner du « caractère manufacturé » de la production (?) de Cranach (1472-1553). Les exemples des ateliers de Rembrandt, Rubens, Canaletto et compagnies sont plus qu’éclairants.
Le modèle trouvera son aboutissement avec Andy Warhol qui alla jusqu’à baptiser son atelier newyorkais de « Factory » et avec les débordements géniaux des Jeff Koons, Hirst et Murakami qui consacre la financiarisation du monde de l’art.
Quand on analyse la correspondance des artistes et les propos de leur entourage immédiat (famille, amis, marchands, etc.), on découvre que comme tout-un-chacun l’argent est une dimension incontournable de l’existence et qu’il les préoccupe généralement beaucoup. Les peintres ne créent pas pour vivre pauvres et être exposés dans les musées après leur mort … Des Picasso – « le vrai-monnayeur » selon l’auteur ! -, Magritte ou Vasarely ne s’en cachaient guère : ils développaient de véritables « stratégies de réussite » et voulaient la réussite artistique, sociale et financière, quitte à « faire des copies authentiques » comme Rembrandt (1).
Ce livre, qui se lit comme un roman, apporte un autre regard sur la création et ses moteurs. On attend avec impatience les publications des détracteurs de Benhamou-Huet ; la polémique pourrait être passionnante.
P.S.: dommage que l’auteur n’aborde pas la vie de Léonard de Vinci (1452-1519), ainsi que le cas de Velazquez (1599-1660), l’auteur du fabuleux tableau “Las Meninas“, exposé au Prado à Madrid.
BENHAMOU-HUET Judith, Les artistes ont toujours aimé l’argent, Paris, Grasset, 2012, ISBN 978-2-246-76981-1.
Les Oxymores du Week-End
1316. Une pudeur érotique
1317. Une affliction joyeuse
1318. Une retenue débordante
1319. Une canonisation laïque
1320. Une simplicité extravagante
L’oxymore de la semaine : une raisonnable déraison
“Une trop raisonnable déraison” titre LE MONDE à propos du film “A perdre la raison” du cinéaste belge Joachim Lafosse avec une remarquable Emilie Dequenne dans le premier rôle. “La puissance d’évocation du film (…) est indéniable souligne le quotidien français”.
LE MONDE, 22.08.12.
Le poivre au moyen âge
Saviez-vous qu’autrefoi
s on disait “cher comme poivre” pour un produit excessivement coûteux et “sac de poivre” pour qualifier un personnage outrageusement riche ? Au moyen âge, l’un des plus beaux cadeaux que l’on pouvait faire à un puissant, c’était de lui offrir un grain de poivre. Les aristocrates et les riches bourgeois en raffolaient.
C’est ce qu’apprend l’excellent numéro spécial de la revue espagnole MEDIEVAL de ce mois-ci. Il y est aussi mis en avant le rôle de Barcelone dans la distribution du poivre et des épices et ce dès le XIIème siècle; le comte Hughes d’Empuréis qui prit part à la première croisade en 1190 initia un très lucratif commerce de poivre en Catalogne.
MEDIEVAL, Numero 44, 2012, pages 30-41.
Endroit original à Luxembourg pour une conférence ?
Connaissez-vous un endroit original po
uvant accueillir une cinquantaine de personnes au Luxembourg ?
Au 2ème semestre, je donnerai une conférence sur la créativité au Grand-Duché et je cherche avec les organisateurs grands-ducaux une salle, un lieu, un endroit original, inspirant, hors du commun à Luxembourg-Ville ou dans les environs.
Merci de vos suggestions !