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Les oxymores du week-end
941. Une tendresse vénéneuse
942. Un ennui voluptueux
943. Une voyoucratie élitiste
944. Un yuppie retraité
945. Un exotisme indigène
L’oxymore de la semaine : dans le supplément littéraire du quotidien LE MONDE d’hier, l’écrivain mexicain Jordi Soler dit de son dernier roman “La Fête de l’Ours” qu’il “est écrit comme un conte de fées noir” (LE MONDE DES LIVRES, 01.04.11, page 3).
P.S.: certains d’entres-vous se seront dit que “Jordi” n’est pas du tout un prénom mexicain, mais le plus catalan des prénoms catalans. Saint Jordi n’est-il pas le saint de la Catalogne. Jordi Soler est né en 1963 dans l’une des communautés républicaines catalanes réfugiées au Mexique durant la Guerre Civile d’Espagne et le franquisme.
Tortillas creativas : la créativité culinaire espagnole
La tortilla de patatas – l’omette de pommes de terre – est à l’Espagne, ce que la baguette est à la France, le hamburger aux Etats-Unis, le dim sum à la Chine et le sushi au Japon.
La publication en janvier de cette année du livre « El Gran Libro de la Tortilla de Patatas » me porta à me poser la question créative suivante : et si on évaluait la créativité des peuples et des nations à leur capacité à remettre en cause, à challenger, à transcender ce qui est le plus traditionnel, le plus ancré, le plus évident dans leur cuisine ?
La tortilla de patatas fait partie intégrante du patrimoine ibérique. L’Espagne sans la tortilla, c’est la Belgique sans ses frites mayonnaise ! Dans « El Grand Libro », José Carlos Capel a récolté les recettes des grands chefs espagnols d’aujourd’hui : Ferran Adria, bien sûr, Sergio Arola, Carme Ruscalleda, Joan Roca, Elena Arzak et bien d’autres.
Certains doutent encore du génie créatif de la génération actuelle chefs espagnols. Ce livre qui ne traite que de tortillas est un époustouflant traité de créativité. Que ne peut-on pas imaginer comme omelette de pommes de terre ! Je pense aux « raviolis de tortilla de patatas » et à « la purée de pommes de terre à la vanille » de Ferran Adria, je rêve devant la « tortilla d’inspiration tokyoïte, avec daikon et shizo » de la grande dame qu’est Carme Ruscalleda (3 étoiles à San Pau et deux étoiles à Tokyo, soit cinq étoiles Michelin à elle seule !), je salive devant la « tortilla de pommes de terre fumées » des frères Roca qui ont un trois étoiles près de Girone, je m’incline devant la mousseuse « tortilla du pauvre » de l’Andalous Dani Garcia, chef du Calima, deux étoiles. Mon imaginaire frétille à la vue de la « Barquillo de patata », la gauffrette de pomme de terre, et du « Cilindro de tortilla », un minimaliste cylindre de pomme de terre de Pedro Subijana du Akelarre à San Sebastian.
Le proverbe dit avec justesse que l’ « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs » ; les grands chefs espagnols nous disent que tout est possible avec de l’imagination, de l’audace et de l’enthousiasme. A vos fourneaux !
Tiens, quelle omelette vais-je me préparer pour déjeuner ?
P.S.: L’Espagne compte 137 restaurants étoilés au Guide Michelin : 7 trois étoiles, 11 deux étoiles et 119 trois étoiles.
A lire, à feuilleter, à dévorer : CAPEL José Carlos, El Grand Libro de la tortilla de patatas, Las mejores recetas por los mejores cocineros, Barcelona, Planeta, 2011, ISBN 978-84-08-09447-0.
TED UNIVERSITY (5/100) : Derek Sivers
“Remettez en cause vos présuppositions !” tel est le message de Derek Sivers, le fondateur de CD BABY, le plus grand distributeur de musique indépendante sur l’Internet. Une vidéo de 2 minutes 42 et quatre exemples marquants vous amènent à vous poser des questions sur la réalité quotidienne.
Tiens, pourquoi les rues ont-elles un nom et pas les blocs de maisons ? Bizarre, non ?
Pourquoi paie-t-on le docteur quand on est malade et non quand on est en bonne santé ? Bizarre, non ?
Pourquoi plaçons-nous toujours l’Europe au centre des mappemondes ? Bizarre, non ?
Pour Derek Sivers, “nous devons parfois aller au bout du monde pour réaliser que nous avons des présupositions que nous ignorons, et pour comprendre que l’opposé peut aussi être vrai”.
Citation originale : “Sometimes we need to go to the opposite side of the world to realize assumptions we didn’t even know we had, and realize that the opposite of them may also be true”.
En train pour les Seychelles
La S.N.C.F. ouvre une ligne TGV vers les Seychelles. Simone Hérault vous en parle. Vous ne connaissez-pas Madame Hérault ? Voyons, Simone, vous ne voyez pas ? Ou plutôt, vous n’entendez pas qui c’est ?
La S.N.C.F., c’est vraiment pour aller plus loin ! En voiture pour les Seychelles ! Vous avez vos palmes ?
Des BRIC aux BRICS
Ces dernières années on avait pris l’habitude d’appeler les grandes économies émergentes les “BRIC”, soit les premières lettres de Brésil, Russie, Inde et Chine. Le premier Sommet officiel des BRIC s’est tenu en Russie en 2009. Cette année, il semblerait que les quatre BRIC sont devenus les cinq BRICS, la cinquième grande économie émergente étant l’Afrique du Sud.
Selon certaines sources, les BRICS – où habitent plus de 40% de la population mondiale – devraient représenter de 60 à 65% de la croissance économique mondiale en 2011.