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La créativité de Léonard de Vinci (5/8)
“Ne désire pas l’impossible !” (1).
En écrivant cette phrase dans ses fameux Carnets, que voulait-il donc dire, Léonard de Vinci, cet homme qui inventa le parachute, qui imagina une machine à voler, qui rêva de creuser un canal reliant la Loire à Lyon , lui qui, peut-être, inventa le violon (2) ? L’imagination de Léonard semble ignorer les frontières entre le possible et l’impossible ; elle nage de l’un à l’autre, sans frein ni obstacle.
En nous invitant à ne pas désirer l’impossible, peut-être que Léonard voulait nous rappeler que tout est possible pour qui croit dans le pouvoir de son imagination. Léonard pratiquait ce que j’appelle l’HyperCréativité: l’art de vivre avec des idées impossibles.
(1) Cité par FRERE, Jean-Claude, Léonard de Vinci, Paris, Ed. Pierre Terrail, 1994, ISBN 2-87939-019-2, page 188.
(2) La question de l’invention du violon reste un fameux débat.
La créativité de Léonard de Vinci (4/8)
La lecture des Carnets de Léonard de Vinci nous fait découvrir, non seulement son génie de dessinateur, son talent d’ingénieur, sa curiosité d’humaniste, mais aussi son humour. Voici une des histoires racontées par l’auteur de “La Dame à l’hermine“.
“Un peintre à qui on demandait pourquoi il avait fait ses enfants si laids, alors que ses figures, qui étaient inanimées, étaient si belles. Sa réponse fut qu’il faisait ses tableaux de jour, et ses enfants, de nuit”.
Source: Léonard de Vinci, Carnets, Bath (U.K.), Parragon Books, 2006, ISBN 1-40546-756-8, page 306.
La créativité de Léonard de Vinci (3/8)
Aujourd’hui encore, Léonard de Vinci (1452-1519) fascine. Souvent considéré comme le plus grand génie de tous les temps, l’artiste et le savant toscan était déjà à son époque considéré – à l’instar de ses contemporains et concurrents Raphael (1483-1520) et Michel-Ange (1475-1564) – comme un divino, un être d’exception aux qualités et aux talents rares, voire surhumains. Qu’avait donc le maître florentin d’unique, de particulier ?
Tout au long de sa vie il a cultivé une curiosité étonnante, on pourrait même dire une curiosité effroyable, extrême. Tout l’intéressait. Tout lui posait question. Tout le poussait à l’expérimentation. Il voulait avant toute chose comprendre par lui même.
S’il n’y avait qu’une seule leçon à retenir de Léonard de Vinci ce serait peut-être celle-là: oser aller au coeur des choses, des situations, des événements et poser les vraies questions, c’est-à-dire les questions qui permettent de toucher à l’essence de la réalité.
Dans notre monde actuel, où la vitesse et les apparences dominent, c’est une bien belle qualité que de savoir s’arrêter pour s’interroger et se poser les bonnes questions, c’est-à-dire celles qui remettent en question nos habitudes, nos certitudes et notre confort intellectuel.
Les oxymores du dimanche
741. Une précarité certaine
742. Un parallélisme croisé
743. Une froideur envoûtante
744. Un superman lambda
745. Un rêve réaliste
La créativité de Léonard de Vinci (2/8)
Saviez-vous que Léonard de Vinci était apprécié à la cour des Sforza à Milan, autant pour ses talents d’artiste, d’ingénieur que de … créateur de fêtes ?
En 1490 il organisa pour le Duc de Milan Ludovic le More, le mari de la célèbre “Dame à l’hermine“, une fête grandiose : “la festa del paradiso”. Léonard imagina une animation incroyable pour l’occasion, Le bal des planètes. Il fit “la renommée de Léonard dans toute l’Italie, beaucoup plus que ses peintures. Dès lors, il est très souvent sollicité à la cour des Sforza comme brillant magicien de la scène, et les documents officiels le qualifient de peintre et ingénieur ducal” (1).
Léonard était un homme aux talents multiples, dont le spectre créatif s’étalait des sérieuses questions anatomiques aux futiles légèretés des nuits florentines ou milanaises.
(1) Source: l’excellent livre – sorti le mois passé – de CAPRA Fritjof, Léonard de Vinci homme de science, Arles, Actes Sud, 2010, ISBN 978-2-7427-8960-3, page 89.