Archives
Vlaminck à Barcelone

Vendredi dernier s’est ouverte à la Caixa Forum de Barcelone l’exposition "Maurice de Vlaminck, un instinct fauve". Cette rétrospective d’un des maîtres du fauvisme propose 90 toiles de celui qui fut … coureur cycliste avant de devenir peintre. Cette exposition couvre la période 1900-1915.
Vlaminck (1876-1958) était considéré par le marchand d’art Ambroise Vollard comme étant le fauve le plus radical. Avec Vlaminck les couleurs s’éclatent, laissent libre court à leur puissance. Célèbre pour ses paysages, l’oeuvre de Vlaminck compte de beaux portraits et d’interessantes natures mortes.
Notons trois grandes influences dans la vie de Vlaminck: tout d’abord Van Gogh évidemment, ensuite "l’art nègre" et Cézanne. Vlaminck a toujours rejeté toute forme d’académisme. Autodidacte, il forma un beau duo avec Derain, avec lequel il créa l’Ecole de Chatou.
Ayant peu de moyens financiers et charge de famile, Vlaminck voyagea peu. Même le Midi de la France lui était totalement inconnu; il y séjourna qu’une seule fois et ne put pas saisir la nature de la lumière du sud. Il se disait lui-même peintre du nord. Son oeuvre, qui était à la pointe de l’avant-garde au début du XXème siècle, est essentiellement consacrée à la vallée de la Seine.
Il eut le bonheur d’être un artiste d’avant-garde reconnu de son vivant aussi bien par les critiques, les marchands et le grand public.
Il y a deux types d’expositions: celles que l’on va voir et celle que l’on va revoir. Cette rétrospective Vlaminck 1900-1915 fait partie de celle que j’irai revoir.
L’exposition se déroule à la CAIXA FORUM du 4 juillet au 18 octobre 2009. L’entrée est libre.
A voir aussi à Barcelone actuellement une rétrospective Kess Van Dongen, jusqyu’au 27 septembre 2009.
Photo prise ce samedi 4 juillet à l’entrée de la Caixa Forum, cette ancienne fabrique transformée en centre artistique.
Le poivre oublié au pays d’Angkor
Récemment, j’ai eu la chance de rencontrer Monsieur Clément Poncet, un chercheur passionné par le poivre de Kampot au Cambodge. Il y a quelques années, j’avais eu le bonheur de rapporter d’un voyage au Cambodge du poivre rouge de Kampot: succulent !
J’ai proposé à Monsieur Clément d’écrire un article pour mon blog et pour l’Académie des Poivres. Voici son témoignage de piperomane averti.
"Chacun sait que le Cambodge est le pays des temples d’Angkor, mais savez vous que le Cambodge recèle également d’autres trésors, des produits uniques au goût incomparable ? Le poivre de Kampot est un de ces produits emblématiques de toute une région.
LA SUITE DE L’ARTICLE EST CI-DESSOUS !
Un poivre oublié au pays d’Angkor ! par Clément Poncet
Chacun sait que le Cambodge est le pays des temples d’Angkor, mais savez vous que le Cambodge recèle également d’autres trésors, des produits uniques au goût incomparable ? Le poivre de Kampot est un de ces produits emblématiques de toute une région.
Le Cambodge, pays longtemps meurtri par des guerres civiles et la tristement célèbre période Khmer rouge, a vu nombre de ses productions industrielles ou agricoles durement touchées. Le poivre de Kampot (piper nigrum) au sud du pays, n’a pas échappé à cette règle. Il ne doit sa survie qu’à quelques exploitants qui ont, malgré la guerre, sauvegardés quelques plants, qui leurs offraient un revenu d’appoint bienvenu en cette période trouble. Pourtant cette épice, dont les premières traces remontent au 13éme siècle, avait su se forger une place dans la dynastie des poivres rares. En effet, tout commence réellement au 19éme siècle avec la guerre d’Aceh en Indonésie. Le sultan éponyme de l’époque, craignant que ses poivrières ne tombent aux mains de l’ennemi Hollandais, décide de brûler ses champs. La production se délocalise alors dans la région de Kampot, dynamisant les cultures déjà existantes. C’est à partir de ce moment, que les historiens présents sur place parlèrent de véritable « fièvre du poivre ». La production montera, à ses plus belles années, jusqu’à 8000 tonnes (1907-1908) avant que le jeu de l’offre et de la demande et les crises du début du siècle sur le marché poivrier, ne stabilisent la production à environ 3000 tonnes dans les années 1920. En cette période de présence Française dans le Sud-est Asiatique quelques 4.300 exploitants et donc familles vivent de cette ressource. Les plus grands restaurants Parisiens vantent les mérites de ce poivre d’exception aux arômes de menthes fraiches et d’eucalyptus pour le poivre noir ou plus de fruits des bois pour le rouge .Malheureusement la deuxième partie du 20éme siècle, va voir s’amorcer le déclin de cette graine notamment, par les guerres d’Indochine.
Au début du 21éme siècle, le poivre de Kampot, produit emblématique Cambodgien avec le sucre de palme, refait surface petit à petit à l’image de l’économie du pays. Avec l’aide d’ONG déjà fortement investit dans le pays (GRET), et d’acteurs commerciaux passionnés (Farmlink) une démarche d’Indication Géographique est initiée et devrait, sous peu, voir le jour. Cette initiative a permis aux exploitants de bénéficier d’un cahier des charges et d’un appui essentiel à la mise en place d’un produit de qualité répondant aux exigences internationales. Aujourd’hui le dynamisme et la volonté des quelques 150 exploitants, organisés en association et coopérative, permet de produire chaque année, quelques 20 tonnes de poivre noir, rouge ou blanc. Les normes actuelles composent habillement avec un savoir faire retrouvé, une culture majoritairement naturelle et une standardisation du produit nécessaire à sa bonne exportation.Farmlink, exportateur et partenaire des fermiers, depuis le commencement de l’aventure poivre de Kampot, permet d’assurer le lien entre la région quelque peu isolée des poivrières et les amateurs de poivres rares du monde entier. Engagé dans une démarche respectueuse vis-à-vis des agriculteurs locaux, il assure aussi, au consommateur final, un produit riche gustativement en prenant soin d’emballer rapidement sous vide, les précieux grains de poivre.
La gentillesse des habitants de ce pays, et leur volonté de bien faire, méritent de s’intéresser de plus près à leur histoire et culture, pour être, à coup sur, pris au charme des arômes puissants et du caractère fort incarné par le poivre de Kampot.
Pour tous renseignements complémentaires vous pouvez consulter le site internet suivant : http://www.poivrekampot.com/fr/
Si vous êtes intéressé pour commander le produit, voici le site de Farmlink : http://www.farmlink-cambodia.com/products.html
Pour tous renseignements complémentaires vous pouvez consulter le site internet suivant : http://www.poivrekampot.com/fr/ Si vous êtes intéressé pour commander le produit, voici le site de Farmlink : http://www.farmlink-cambodia.com/products.html
Clément Poncet.
La sérendipité à table
On appelle "sérendipité" l’art de faire des découvertes heureuses par hasard, par chance ou par erreur. Par exemple, Christophe Colomb a découvert l’Amérique par hasard: il cherchait la route occidentale des Indes et découvrit un continent inconnu.
La sérendipité s’est manifestée dans tous les champs de l’activité humaine. Elle a apporté de nombreuses (bonnes) choses à l’alimentation. Voici quelques exemples : le thé, la tarte Tatin, les corn flakes, les chips, le brownie, le doughnut, le carambar, la pasteurisation, le bubble gum, le Sauterne, la myticulture, les pommes de terre soufflées, la crèpe Suzette, le cognac, le pineau des Charentes, l’aspartane, la saccharine, l’endive, le teflon et les micro-ondes.
Que seraient nos tables et la gastronomie sans la sérendipité ?
La Sagrada Familia hier soir
Hier soir, la Sagrada Familia et son incessant ballet de grues géantes dominaient le ciel de Barcelone. Le Temple de la Sagrada Familia, oeuvre commencée en 1882, devrait être terminé en 2026, année du centenaire de la mort accidentèle du génial architecte catalan, Antoní Gaudí (1852-1926).
Pour découvrir dix principes de la créativité selon Gaudí, cliquez ici.
Photo prise hier soir vers 19h15.
Rivarol et l’Eureka!
Je partage l’opinion de Rivarol (1753-1801) pour qui « le génie lui-même [c’est-à-dire la faculté créatrice] doit ses plus beaux traits tantôt à une profonde méditation, tantôt à des inspirations soudaines » (1). Les chercheurs et la littérature consacrée à la créativité ont largement survalorisés le « ah ! ah ! », l’Eureka!, l’illumination soudaine et souvent inattendue. Cette part laissée à l’insight est probablement trop belle : la créativité est souvent un processus long et lent, patient et courageux, relativement conduit, guidé. Le chemin de la découverte et celui de l’invention sont souvent longs, tortueux et incertains.
(1) Rivarol, Pensées, répliques et portraits, Paris, Le Cherche Midi Editeurs, 2001,p.160.