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Tendances 2 – Zappons quand nous sortons !

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De plus en plus de gens sont énervés par la présence de téléviseurs allumés dans les lieux publics. Restaurants, hall d’hôtel, cafés, bars, terrasses offrent matchs de football, séries populaires, soap-opera, etc en continu. Plus moyen d’échapper à l’emprise télévisuelle. Aussi la réaction s’organise-t-elle ! Une société vient d’inventer une zapette universelle qui permet d’éteindre tous les téléviseurs à distance !

Et le calme fut !

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Regarder et voir

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Dans son dernier livre le génial couturier anglais Paul Smith s’exclame :

“quand vous voyagez et visitez le monde, il faut regarder et voir. Beaucoup de gens regardent mais ne voient pas. Ils sont toujours préoccupés par l’heure de leur vol, par la nourriture qui semble bizarre. Ils devraient oublier ces choses-là et simplement jouir de leur voyage et essayer d’apprendre quelque chose de nouveau“*.

J’ai souvent été étonné des commentaires de certaines personnes lorsqu’on leur demande comment se sont passées leurs vacances à l’autre bout du monde. Elles nous parlent d’avions en retard, de la mauvaise nourriture d’Air Tralala, d’un taxi qui les a emmené en balade, des trois matinées de grisaille … sur un séjour de quinze jours. Mais quid de la beauté d’un temple ancien, de la magie d’un lever de soleil, de la gentilllesse des habitants, du charme perdu d’un village isolé, de poissons achetés dans un petit port bucolique?

Lorsque vous revenez de Milan, parlez-moi de l’extraordinaire beauté gothique du Duomo et de son marbre de Candoglia, de la majeustueuse verrière de la Galleria de Cristoforis, de l’incroyable risotto à la milanaise que vous avez dégusté dans cette petite auberge près du Naviglione Grande !

* Traduction libre de Mark Raison, page 280.

A lire SMITH Paul, You can find inspiration in everything, London, Thames & Hudson, 2001, ISBN 0-500-28445-8.

Echange de propos

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Le 8 février dernier je demande au guichetier de la gare du midi à Bruxelles : – "Un billet aller-retour pour Paris Nord, s.v.p., Monsieur". – "Billet non-échangeable ?" me demande-t-il. – "Non, échangeable, s.v.p." lui dis-je. Et je me retrouve par inadvertance dans le Thalys avec un billet … non-échangeable !

Les Carnets de Mark Raison, conférencier international en créativité

Les incipits de Milan Kundera

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L’incipit est la première phrase d’un livre. Voici ceux des romans de l’écrivain tchèque Milan Kundera (1929).

“Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi”. La plaisanterie (1968).

“Verse-moi encore un verre de slivovice” me dit Klara, et je ne fus pas contre”. Risibles amours (1970).

“Quand la mère du poète se demandait où le poète avait été conçu, trois possibilités seulement entraient en ligne de compte : une nuit sur le banc d’un square, un après-midi dans l’appartement d’un copain du père du poète ou un matin dans un coin romantique des environs de Prague”. La vie est ailleurs (1973).

“En février 1948, le dirigeant communiste Klement Gottwald se mit au balcon d’un palais baroque de Prague pour haranguer les centaines de milliers de citoyens massés sur la place de la vieille ville”. Le livre du rire et de l’oubli (1978).

“La dame pouvait avoir soixante, soixante-cinq ans”. L’immortalité (1990).

Je rajouterai bientôt à cette liste les incipits de La valse aux adieux et de L’insoutenable légèreté de l’être.

L’art de l’incipit

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Chacun sait combien la première phrase d’un roman ou d’une nouvelle est importante. Nombre d’écrivains confient d’ailleurs que c’est souvent celle-là qui leur crée le plus de difficultés … avec la dernière phrase du livre ! La vie d’écrivain serait bien plus facile si l’on ne devait ni commencer à écrire les livres ni les terminer …

Cette phrase s’appelle l’incipit. Ce mot nous vient de la locution latine utilisée au moyen âge à la première page des manuscrits incipit liber : “ici commence ce livre”.

L’incipit est tout un art. Pour l’animatrice d’atelier d’écriture Faly Stachak*, “c’est elle, l’incipit, qui donne le ton, le style, l’ampleur du récit. C’est elle qui porte tout ce qui va suivre, c’est elle qui vous accrche ou non”.

Prenons l’incipit qui ouvre Le Rouge et le Noir de Stendhal : “La petite ville de Verrières peut passer pour l’une des plus jolies de Franche-Comté”.

* STACHAK Faly, Osez l’écriture, Eyrolles, 2004, ISBN 2- 7081-3178-8, p.321